Chez Wildsuits, comme sûrement bon nombre d’entre vous si vous lisez ces lignes, nous vouons un amour inconditionnel à l’océan. Il est notre terrain de jeu, l’endroit où l’on se ressource, s’amuse et trouve son équilibre, au propre comme au figuré. Bref : on lui doit beaucoup.
Pourtant, et ce n’est malheureusement plus une surprise, notre espace naturel préféré et les espèces qui le composent sont en danger. En cause, l’activité humaine, qui a profondément modifié l’écosystème océanique. L’industrie du surf a aussi sa part de responsabilité, et c’est d’ailleurs la raison d’être de Wildsuits.
Car si en tant que pratiquants de sports nautiques, nous sommes les premiers spectateurs de cette situation catastrophique, nous pouvons aussi devenir les acteurs du changement. Ce n’est pas tous les jours qu’on vous propose un premier rôle, pas vrai ?
Nous avons donc rassemblé ici les principes de base et comportements à adopter d’urgence pour être un surfeur éco-responsable. Nous sommes de plus en plus nombreux à profiter de l’océan et c’est une chance : unissons nos forces pour protéger l’environnement !
1. Je ramasse mes déchets
Filets de pêche, canettes, mégots, sacs plastiques, bouteilles, mais aussi emballages de wax… Il suffit de marcher quelques mètres sur une plage pour se rendre à l’évidence : ramasser ses déchets n’est pas encore un automatisme pour tous. Si aucune action n’est entreprise, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans d’ici 2050 !
Une action à mettre en place dès aujourd’hui : quand on va surfer, on ramasse au moins trois détritus avant de rentrer. Ça paraît peu, mais imaginons que les 20 millions de surfeurs dans le monde en fassent de même après chaque session ! Avoir un sac poubelle dans sa voiture ou sa poche est toujours une bonne idée.
Des collectes de grande envergure sont fréquemment organisées par des associations comme le projet Dobby on the Map. On y participe dès que possible, quitte à en organiser soi-même. D’ailleurs, n’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez lancer un projet écologique localement et que Wildsuits vous accompagne.
À noter qu’un nouveau fléau s’est abattu sur les plages depuis 2020 : les masques de protection. Avant de jeter le sien – même à la poubelle – on coupe les lanières pour éviter qu’il ne se transforme en piège mortel pour les oiseaux de mer.
2. Je respecte les lieux
La règle d’or : ne laisser aucune trace de son passage. Bien sûr, cela commence par emporter ses déchets, mais on ne va pas encore insister. Et puis si, allez : on ramasse aussi son papier toilette et ses restes de nourriture qui peuvent perturber l’écosystème (une peau de banane n’a rien de naturel sur une plage de Bretagne !)
Pour accéder au spot – même au plus secret –, on emprunte toujours les chemins prévus à cet effet. Les dunes de sable, par exemple, forment un environnement particulièrement fragile dont l’érosion menace toute la faune et la flaure qui les habitent. On regarde où l’on marche pour éviter de piétiner des espèces et si on a la chance de croiser la route d’un animal, on l’observe à distance, sans tenter de le nourrir ni de le toucher.
Si l’on campe plusieurs jours sur place, on respecte les emplacements de bivouac. Les zones interdites ne sont pas faites pour rien : elles protègent souvent des espèces fragiles – ou les habitants, qui ont aussi droit à leur tranquillité. Rien de tel qu’une soirée au coin d’un feu, mais on vérifie la législation locale et on veille à ce qu’il soit complètement éteint avant d’aller se coucher. En bref, avec un peu de bon sens et de respect, on pourra encore profiter longtemps de nos spots préférés !
3. J’opte pour une planche écologique
Qu’est-ce qu’une board ? Un pain de mousse en polyuréthane coulé dans de la résine, sur laquelle on colle de la fibre de verre. Rien de bien méchant, a priori. Sauf que ces matériaux sont en réalité extrêmement polluants et dangereux, tant pour l’environnement que pour le shaper qui s’enivre à longueur de journée de particules fines et émanations toxiques. Sans compter que ces matériaux parcourent souvent la moitié de la planète avant d’arriver à leur lieu de production puis au point de vente. Une planche de 3 kilos générerait ainsi près de 6 kilos de déchets non recyclés !
Des shapers s’engagent pour proposer des planches performantes tout en limitant leur impact sur l’environnement. Certains utilisent de l’époxy bio-sourcée mais aussi des matériaux locaux et recyclables, comme la fibre de lin dont la culture n’épuise pas les sols et nécessite moins d’énergie à produire. D’autres font don des chutes de pains de mousse à des sociétés qui les réutilisent comme matière première. Ces dernières années ont été marquées par un retour aux origines du surf avec le développement de planches en bois de fabrication artisanale. Les plus innovants expérimentent le liège, voire les algues ou le mycélium de champignons !
À cela s’ajoutent les résines biodégradables, les leashs en matériaux naturels, les dérives en bambou ou en plastique recyclé… Il est ainsi de plus en plus facile de se faire un quiver eco-friendly. Il est aussi intéressant de se tourner vers les planches d’occasion et de veiller à revendre ou faire don de son propre matériel à des associations comme Surfeurs Solidaires, par exemple. Enfin, prenez soin de votre planche et résistez aux achats compulsifs : prolonger la durée de vie d’un objet est la meilleure manière de limiter son impact environnemental.
4. J’opte pour une combinaison écologique
La grande majorité des combinaisons de sports nautiques se compose principalement de néoprène, un caoutchouc synthétique issu du pétrole. Ajoutez à cela de la colle à base de solvants toxiques, des procédés de fabrication gourmands en eau et en énergie, un recyclage limité… et c’est une vraie bombe polluante que vous portez à même la peau.
Heureusement, de nouveaux matériaux, tout aussi performants (voire plus) mais bien plus respectueux de l’environnement, sont développés. Chez Wildsuits, nous utilisons le Limestone, un néoprène écologique, ainsi que de l’Eco Carbon Black, un matériau fabriqué à partir de pneus recyclés, des colles écologiques et des doublures en polyester à base de bouteilles en plastique recyclées. Nous veillons à ce que notre production soit éthique, tant sur le plan environnemental qu’humain, pour des combinaisons écologiques, mais aussi performantes et durables, testées dans les conditions les plus extrêmes, comme les vagues géantes de Nazaré !
Avant d’acquérir une nouvelle combinaison, on se renseigne en amont. Les certifications et labels sont un bon moyen de s’y retrouver (ISO 9001 assure la qualité et l’uniformité des produits grâce à un management de qualité, Fair Trade Certified atteste du respect du commerce équitable, Global Recycled Standard contrôle le respect de la production de produits à partir de matériaux recyclés…)
Ensuite, on entretient sa combinaison au maximum et on la protège du soleil pour assurer sa longévité et être un surfeur eco-responsable. Enfin, on fait don de son ancienne combi, on la revend ou on la recycle pour fermer la boucle d’une consommation raisonnée. Des entreprises ou des artistes sont toujours ravis de récupérer des matières premières pour leurs projets. De notre côté, nous partageons nos néoprènes usagés avec Flahica, qui les transforme artisanalement en toutes sortes d’objets, comme des housses de protection de planche.
5. J’utilise de la wax écologique
Compagnon incontournable de toute bonne session, la wax et ses effluves paradisiaques sont aussi l’un des éléments les plus polluants de la panoplie du surfeur. Faite en majorité de composés issus de la raffinerie du pétrole, au premier rang desquels la paraffine, elle se retrouve dans l’eau et sur le sable, avec un impact direct sur l’écosystème océanique. Sans compter qu’en contact direct avec la peau, les composants chimiques de la wax peuvent provoquer de sévères irritations.
Bonne nouvelle : de plus en plus de marques comme GreenFix ou Terra Wax se tournent vers des produits naturels et biodégradables, comme la cire d’abeille, et des procédés de fabrication respectueux de l’environnement. Il est désormais très facile d’en trouver dans son surfshop préféré.
La plupart des marques historiques du secteur ont aussi sorti leur modèle “green”, mais mieux vaut rester vigilant. En tant que surfeur eco-responsable, ne pas hésiter à vérifier la composition sur l’emballage. Et pour être sûrs à 100 % des ingrédients, on se remonte les manches et on fabrique sa propre wax ! De nombreuses recettes sont trouvables sur internet. De quoi occuper les longues journées confinées…
6. Je préfère une crème solaire non-toxique
Au risque de passer pour votre mère, on ne saurait trop vous conseiller d’utiliser de la crème solaire. Mais si elle nous protège le bout du nez, elle se révèle être une arme de destruction massive des océans et de leurs habitants. En cause, les filtres chimiques qui la composent, comme l’oxybenzone, l’ethylhexyl Méthoxycinnamate, le Benzophénone-3 et -4 ou encore le Méthylbenzylidene Camphor. Ces noms font froid dans le dos, mais ce n’est rien comparé à leur impact sur l’environnement, notamment les micro-organismes, les algues et les coraux, bouleversant tout l’écosystème océanique. Quand on sait que chaque année, nous déversons jusqu’à 6 milliards de kilos de crème solaire dans les flots…
La solution : les crèmes solaires écolos. Là encore, les alternatives sont de plus en plus nombreuses. On vérifie les étiquettes, on fait la chasse aux composés cités plus haut, on préfère les filtres UV minéraux et les sticks qui adhèrent bien sur la peau. De toute façon, une crème solaire à action chimique classique n’est efficace que 30 minutes après application. De quoi manquer le meilleur set de la journée !
Tant qu’on est au rayon produit de beauté : si l’on se douche sur le spot, on oublie le shampoing et le savon qui se retrouveront probablement dans la mer. Cela peut paraître évident, mais il n’est curieusement pas si rare d’en croiser, l’apparition de produits biologiques ayant peut-être un effet déculpabilisant. Comme pour les déchets, la meilleure chose à faire est de ne rien apporter qui ne soit pas naturellement présent dans un environnement.
7. Je surveille mes déplacements
Oui, surfer toute l’année dans une eau à 28°C, ça fait rêver. Mais courir après “the endless summer” est-il bien raisonnable quand on sait que l’avion rejette 285 grammes de CO2 par kilomètre ? Loin de nous l’idée de se priver à tout jamais d’un surf trip à Bali, mais pour être un surfeur eco-responsable, on veille à limiter ses déplacements aériens autant que possible. Le cas échéant, on calcule les émissions carbone de son voyage (il existe de nombreux sites internet prévus à cet effet) que l’on compense en faisant des dons à des associations de protection de l’environnement.
L’Europe, à commencer par notre beau pays, mais aussi des destinations plus inattendues comme l’Allemagne, regorge de spots à découvrir, quitte à investir dans une combinaison pour l’hiver afin d’en profiter toute l’année. Pour s’y rendre, on privilégie les transports collectifs, le train et le car. Au quotidien, on pratique le covoiturage (ou l’auto-stop, pour les plus aventuriers) ou l’on investit dans un bike-rack : en plus d’un échauffement parfait, le vélo permet de faire de jolies économies tout en évitant de tourner des heures sur les parkings en été. Mieux encore : on y va à pied. Adieu les soucis de clés de voiture cachée sous un rocher !
Au passage, on évite de laisser tourner son moteur le temps de discuter avec ses potes ou pour réchauffer l’habitacle. Rien de tel qu’un bonnet, des chaussettes bien chaudes, un thermos de café et – notre petit secret – des bouteilles remplies d’eau chaude pour désengourdir les orteils gelés !